Pour son premier long métrage réalisé en 2014, Josh Lawson ose fort sur un sujet tabou qui touche pourtant chacun d’entre nous, sur nos fantasmes sexuels dans le cadre du couple, qui donne à réflexions et dialogues pour le moins peu passionnant et débridé, mais qui étrangement le rend malaisé et moraliste, gâchant en partie l'intérêt d'un tel débat.
Dans une banlieue de la classe moyenne, différents couples de tous âges semblent englués dans leurs relations sexuelles routinières. Chacun fait face entre ses désirs et ses frustrations, cherchent à réaliser ses fantasmes afin de revivifier leurs vies amoureuses. Ainsi, l’une émet le désir d’être violer par son mari, sans qu’il lui dise ni où ni quand ni comment. Dans la maison d’à côté, c’est un mari qui drogue sa femme avec des barbituriques pour abuser d’elle dans son sommeil, quand une voisine ne trouve d’orgasmes qu’à la vue des larmes de peine et de souffrance de son mari, et use et abuse de tous les stratagèmes pour le blesser. Enfin, une jeune traductrice pour sourds, sert d’intermédiaire entre un jeune homme lors d’une communication téléphone rose des plus crus. Pendant ce temps, un nouveau voisin se présente auprès de chacun, avec l’obligation de leur signaler sa délinquance sexuelle.
J'ai trouvé que le sujet sur le sexe dans le couple était intéressant à évoquer avec la part des fantasmes, que nous avons tous en nous, d’une manière drôle parfois, mais surtout grinçant tout du long, avec que le côté dramatique dans une vision sordide, dont le viol est le lien avec le pervers qui se présente chez ses voisins. Le fantasme de viol de la femme, le mari qui viol sa femme endormi, la femme qui viol son mari en larme... pour une petite mort, que ce coït ne rend ni heureux ni excitant. Qui plus est, dans un discours foncièrement moraliste sur le fond comme sur la forme, qui m’a déplu et mis bien mal à l’aise. J’ai peu ri, moins encore souri et franchement pas aimé le raisonnement. Seul le petit couple final est le plus sympathique, trash mais aussi attendrissant et drôle. En oubliant une étape importante, puisque deux d'entre elles tombent enceintes, avec les gosses c'est la fin de toute relation sexuelle, et donc plus de fantasmes à réaliser. Pourtant, il y avait de quoi faire sur ce sujet, permettant d’en parler et d’en rire, et de s’ouvrir sur nos désirs secrets, avec envie ou non de les réaliser. Pour ma part, si j’en ai quelques uns, aucun n’est basé sur le viol, la douleur ou la soumission. Est-ce normal docteur ?
Un casting choral, dont la magnifique Bojana Novakovic, habituée aux rôles trashs, joue avec conviction, face à Damon Herriman (La promesse d'une vie), Ben Lawson (Sex friends) et son frère dans la vie Josh Lawson (Légendes vivantes), Tasneem Roc et Lisa McCune, ainsi que T.J. Power (Les saphirs) et Lachy Hulme, Patrick Brammall et les belles Stephanie May et Kate Mulvany (Gatsby le Magnifique), Kate Box et la sympathique Erin James, Zoe Carides et Alan Dukes, ou encore Paul Gleeson et Kim Gyngell.