Avec ce docu-fiction, Marie-Castille Mention-Schaar (Bowling), s’est inspirée d’une histoire vraie d’après le scénario autobiographique d’Ahmed Drame à partir d’une participation interscolaire à un concours sur le thème des jeunes lors des déportations antisémites de la seconde guerre mondiale.
En 2012, une enseignante du lycée Léon Blum de Créteil, propose à des élèves de sa classe de seconde la plus faible, de tenter le concours national de la résistance et de la déportation. Classe multiraciale et multiconfessionnelle d’une banlieue ghetto, où les conflits s’envenimement à toute occasion sur des notions de haines raciales et religieuses, de machisme et d’homophobie. Réticents au départ, peu acceptent de jouer le jeu, avant finalement de s’y mettre tous. Ils découvrent ce que le racisme et l’intolérance peuvent amener jusqu’aux camps de concentrations et d’exterminations des peuples, dont les enfants et jeunes de leur âge. Une aventure qui va leur faire prendre conscience en même temps qu’ils remporteront le concours.
Si j’ai beaucoup aimé la montée en puissance du projet qui voit les changements de comportement et d’attitude, souvent avec émotion, la réalisation n’échappe pourtant hélas pas à certains clichés. Ainsi, je regrette quelques micros scènes qui sinon gâchent, altèrent la portée du message d’antiracisme bienvenue en ces temps de montée des extrêmes, par une autre forme de racisme unilatérale qui détonnent. Ce le cas avec la femme dans le bus qui refuse la place offerte, du père de la fille qui sort avec l’élève, ou pire encore celle du début avec les femmes intégristes voilées, jusqu’au mauvais musulman européen -avec raison- face aux autres. Scènes qui donnent le mauvais rôle toujours aux mêmes, comme autant d’auto-flagellation, qui loin de calmer, alimentent plus sûrement les relations tendues. Reste qu’une grosse bouffée d’émotion est palpable avec le témoignage de Léon Zyguel tant sur son auditoire que sur les spectateurs.
Ariane Ascaride (Au fil d’Ariane) est excellente, face à Ahmed Drame (Les petits princes) et Noémie Merlant (La crème de la crème), Geneviève Mnich (Bowling) et Stéphane Bak (Les gamins), Wendy Nieto (La grande boucle) et Aïmen Derriachi (Mon père est une femme de ménage), comme de Mohamed Seddiki (Attila Marcel) et la jolie rousse Naomi Amarger, de même pour Alicia Dadoun, Adrien Hurdubae et Raky Sall, Amine Lansari, Koro Dramé et Xavier Maly (Des hommes et des dieux), également l’intervention de Léon Zyguel, réel survivant des camps.