Petite déception avec ce film d’anthologie de William Friedkin (Les garçons de la bande) d’après le roman de William Peter Blatty qui s'était basé sur des faits erronés lus dans un article de 1949 sur un cas d'exorcisme sur un garçon de 14 ans, mais qui aura pourtant marqué le cinéma du genre, jusqu’à terroriser une génération.
En Irak, lors de fouilles archéologiques, le père Merrin découvre une petite tête de statuette du démon Pazuzu, avec un médaillon chrétien antinomique de l’époque antique. Un peu plus tard à Washington. L’actrice Chris MacNeil qui mène une vie heureuse avec sa fille Regan, commence à s’inquiéter du comportement de la gamine. Depuis peu, la préado de douze ans est prise de spasmes violents et d'étranges phénomènes inquiétants. Les traitements médicaux dont les médecins ne voient que de simples troubles nerveux n’y font rien. Les crises s’aggravent, s'intensifient, et Regan se met à parle avec une voix grave au langage vulgaire, scato et agressif. Il semble évident qu’elle est possédée. Le père Karras et le père Lankester Merrin, s’engage à l’exorcisme.
J’avoue que je suis très souvent dubitatif face aux films du genre, où j’éprouve toujours du mal à comprendre comment une puissance démoniaque aussi virulente de force et de haine soit bloquée dans un corps frêle et chétif, le plus souvent de jeunes filles, et se fasse chasser à coups d'incantations et d’eau bénite. Seul sans doute dans La malédiction le diable parvient à ses fins. Pour au temps, le film de Friedkin réussi à nous impressionner, plus par les effets spéciaux, les bruitages et les performances de la jeune actrice, en plus des excès verbaux vulgaires, des pratiques sexuels et scatos. Quand à la trame, je l’ai trouve particulièrement confuse, au-delà des symboles et paraboles. Ainsi des éléments anachroniques retrouvés dans une tombe assyrienne, telle la médaille avec la statuette, et que l’on retrouve ensuite sans explication à Washington. Indéniablement marquant, le film a sans doute depuis un peu vieilli, même s’il reste encore formidablement impressionnant, surtout dans sa version blu-ray remastérisé de toute beauté, avec des suppléments de scènes et rajouts de détails et quelques modifications à la version initiale.
Par la suite, une saga a été réalisée par différents cinéastes. Ainsi, dès 1977 L'exorciste 2 : l'hérétique sera réalisé par John Boorman pour un véritable échec tant commercial, public que critique, et regretté telle Linda Blair d'y avoir participé, ainsi que Richard Burton et Louise Fletcher, tellement le film fut mauvais. William Peter Blatty réalise en 1990 à son tour L'exorciste, la suite en adaptant son propre roman Legion, avec George C. Scott, Ed Flanders, Brad Dourif et Jason Miller. Enfin, en 2004, une préquelle avec L'exorciste : au commencement a été réalisé par Renny Harlin, avec Stellan Skarsgård, Izabella Scorupco et James D'Arcy, tout aussi mauvais en version horreur gore que je n’avais pas aimé. La grande influence se retrouve dans les nombreux autres films du genre, mais surtout les pastiches avec le plus célèbre Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ? avec Leslie Nielsen et Linda Blair qui reprenait son rôle, ou des reprises de scène du film comme dans Scary Movie 2.
La jeune Linda Blair est absolument fabuleuse, bourrée de talent et marquante à en hanter longtemps tellement est véritablement habitée par son démon intérieur de génie. Elle devint internationalement célèbre, et une carrière prodigieuse s’ouvrait à elle, qu’une malheureuse affaire de drogue de jeunesse vint bouleverser, oserai-je dire injustement, quand on sait les pires excès d’Hollywood de l’époque. Ellen Burstyn (Interstellar) est tout aussi excellente, de même Jason Miller et Max von Sydow (New York ne répond plus), ainsi que Lee J. Cobb (L'homme de l'ouest) et William O'Malley qui était un vrai prêtre Jésuite. La jolie Kitty Winn et Rudolf Schündler, comme Peter Masterson, Vasiliki Maliaros et Jack MacGowran pour son dernier film mort jeune d’une stupide grippe.