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29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 15:15

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir ce thriller dramatique et sombre romance, réalisé en 1986 par André Téchiné (Souvenirs d'en France), qui nous entraine dans la folie d’un coup de cœur entremêlé d’un chaos familiale dans la petite bourgeoisie provinciale.

Thomas Ravenel, adolescent de treize ans, s’ennuie un peu dans le petit village du Sud-Ouest où il vit entre son mère Lili, divorcée de Maurice, et ses grands-parents. Quand il rencontre Martin qui veut de l’argent, et Luc qui menace sa vie. Dans la bagarre entre les deux voyous, Martin tue son ami et s’enfuit. Il trouve Lili sur sa route, qui au courant de la tentative de meurtre sur son fils et de l’assassinat du complice, elle tombe amoureuse à la folie, au point de quitter sa vie, sa famille et son fils pour le gangster. Mais Alice, la compagne de celui-ci, arrive sur les lieux. La vie de Thomas bascule complètement.

Lourde pesanteur dans ce drame familiale où l’intrusion de gangsters va semer la pagaille et l’angoisse, aux conséquences dévastatrices. Un drame pour un  adolescent racketté et menacé de mort, qui voit en plus sa mère adorée subitement envoutée par l’un d’eux. Explosion d’une petite famille de la petite bourgeoisie provinciale face au quand dira t-on, et, comme dans Sur la route de Madison, une femme dans l’ennui se laisse partir en vrille dans une improbable histoire d’amour invraisemblable qui perd tous ses repères jusqu’à se renier totalement. Une intrigue bien ficelé, difficilement incompréhensible, servie par une belle distribution avec une Deneuve en pétage de plombs sans nuance ni beaucoup de subtilité, mais belle et efficace.

Incompréhensible ce coup de folie suicidaire plus qu’un coup de foudre amoureux tant il ne régit par aucun repère amoureux mais de fuite pour n’importe qui et n’importe quoi. Une ambiance bien délétère et crispant avec cette menace mortelle sur l’enfant sur lequel se cristallise  tensions et passions qui dérivent vers le gangster et la mère pour virer dans la débilité grave de comportements irrationnel qui n’a plus rien à voir avec l’amour. De grands tensions dans ce film maitrisé par Téchiné.

Avec Catherine Deneuve (Mauvaise herbe) et Danielle Darrieux (Battement de cœur), Wadeck Stanczak, le jeune Nicolas Giraudi (On a marché sur Bangkok) et Jean-Claude Adelin, Jean Bousquet, Michel Grimaud, Philippe Landoulsi et Claire Nebout, Jacques Nolot, Victor Lanoux et Christine Paolini.

Le film Le lieu du crime, distribué par Carlotta, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 11 mars 2020 en DVD et Blu-ray nouvelle restauration 4K. Il est proposé en version Sous-titres pour sourds et malentendants. Dans les suppléments, Souvenirs d’enfance, un entretien avec le réalisateur André Téchiné mené par Jean-Marc Lalanne, rédacteur en chef des Inrockuptibles.

2 étoiles

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 10:04

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir cette comédie dramatique réalisée en 1985 par André Téchiné (Souvenirs d'en France), qui nous entraîne dans les coulisses de comédien.

Nina, jeune comédienne, monte à Paris et trouve à se loger chez deux jeunes gens, Paulot et Quentin. Elle s'éprend de Quentin, ténébreux et ambigu aux tendances suicidaires, qui joue dans des spectacles érotiques, tandis que Paulot l'aime en secret. Alors que Quentin sort de chez Nina, il est écrasé par une voiture et meurt brutalement.

Une intrigue dramatique dans un triangle amoureux limite sadomasochiste, avec pour toile de fond et véritable sujet d’exercice, des comédiens de théâtre. Film sur des performances d’acteurs issus d’un conservatoire laboratoire qui va en effet révéler des interprètes de renom comme l’excellente Juliette Binoche, dans un récit sombre et lénifiant que les coulisses des comédiens, mêlant l’histoire avec la pièce. Une belle jeune femme s’éprend d’un de ses colocataires ténébreux quand son ami est secrètement amoureux d’elle, pour des variations et jeux de rôles qui donnent toute la dimension du travail des comédiens et de leurs talents.

Si l’on suit cette intrigue sans déplaisir, on sent cependant qu’il s’adresse à un public d’apprentis comédiens comme une leçon de jeu. Excellemment interprété, on pourra cependant regretter une uniformité dans les ressentis sur une narration qui manque un peu de peps, tout en glorifiant à souhait le métier avec une sorte d’égo propre au milieu. Une belle étude sur un univers passionnant pour les intéressés.

Avec Juliette Binoche, Wadeck Stanczak et Lambert Wilson, Jean-Louis Trintignant et Dominique Lavanant, Anne Wiazemsky, Jean-Louis Vitrac et Jacques Nolot, Philippe Landoulsi, Olimpia Carlisi, Caroline Faro et Katsumi Furukata, Arlette Gordon, Madeleine Marie et Serge Martina, Michèle Moretti, Annie Noël et Jacques Nolot.

Le film Rendez-vous, distribué par Carlotta, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 11 mars 2020 en DVD et Blu-ray nouvelle restauration 4K. Il est proposé en version originale sous-titrée français. Dans les suppléments, Ghost story, un entretien avec le réalisateur André Téchiné mené par Jean-Marc Lalanne, rédacteur en chef des Inrockuptibles.

2 étoiles

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 18:22

Très moyen film de pseudo science-fiction lesbien dano-suédois réalisé en 2018 par Pella Kågerman et Hugo Lilja, pour une longue intrigue ésotérique vintage soixante huitarde, plus ennuyeux qu’à l’époque.

Dans un futur indéterminé, la Terre ravagée devenue invivable, les humains émigrent en masse vers la planète Mars à bord d'immenses vaisseaux commerciaux. C'est la mission Aniara. Un voyage interstellaire de trois semaines dans le grand confort. La jeune MR gère un centre de relaxation par images résurgentes des pensées des voyageurs en mal de la Terre. Elle croise la belle pilote Isagel. Cependant que commence une histoire d’amour, le vaisseau est violemment percuté qui dévie de sa trajectoire dans le vide cosmique, sans carburant suffisant pour redresser la route. Inexorablement, la vie des perdus dans l’espace tentent de survivre entre des cultes sectes religieux néo-païens en partouzes, et le profond désespoir existentiel aux nombreux suicides. MR et Isagel partagent ces moments difficiles entre bonheur et désespoir, et leur enfant, sans aucun avenir.

Certes, en ces temps de pandémies de covid-19 et de confinement forcés de plus en plus restritifs, ce film tombe au plus mal pour remonter le moral. Cependant, bien que de facture de série B, tant dans la réalisation que dans la narration, au moins on se dit qu’à la différence des protagonistes, nous aurons plus de chance. On pourra regretter non le pessimisme jusqu’au boutiste de l’intrigue, c’est le manque d’originalité qui prévaut. Nous avons déjà vu nombre de films, et séries qui abordent cette thématique tel Passagés, On pourra s’amuser du ridicule des censeurs, oui cela existe encore pour avoir interdit aux moins de 18 ans pour les scènes de nudité, pourtant bien légères.

L’univers bien sombre et sans espoir à au moins une vérité criante quand aux genre humain, cependant sur une vision archaïque avec toujours vouloir se calquer sur des sectes et gourous inlassablement sans originalité. Une vision primitive de l'humanité comme un discours d'une secte suicidaire qui n'a rien à dire et n'apporte rien.

Avec Emelie Jonsson et Bianca Cruzeiro, Anneli Martini, Emma Broomé, Arvin Kananian, Peter Carlberg et Dakota Trancher Williams, Jennie Silfverhjelm, Jamil Drissi et Leon Jiber, Peter Carlberg, Juan Rodríguez, David Nzinga, les jeunes Otis Castillo Ålhed et Dante Westergårdh, Elin Lilleman Eriksson, Agnes Lundgren et Alexi Carpentieri.

1 étoile

 

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 09:54

Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir cette comédie réalisée en 1954 par Robert Vernay, pour l'adaptation d'une émission humoristique radiophonique.

Au décès d’un riche client, le notaire d’une petite ville doit retrouver un lointain cousin du défunt pour leui verser son important  héritage. Sa nièce Jeannette est décidée à l’aider et passe une petite annonce. L’héritié en est La Hurlette, un sans domicile fixe, qui a échoué sur un banc, avec son amie Carmen, vivant au jour le jour. Carmen contacte Jeannette pour la récompense et aider La Hurlette avec leur ami fidèle Sosthène. Mais percevoir la somme, La Hurlette doit avoir un domicile et exercer un métier fixe.

Une sympathique comédie douce amère qui relate la vie bien difficile des sans domiciles fixe, c’est gens que la vie à mis à la rue dans l’indifférence générale, au vu et au su de tous, chassés régulièrement par la police pour qu’ils soient moins visibles. Rien n’a changé depuis la nuit des temps, hélas. Avec La Hurlette, que la chance sourit enfin d’un héritage inattendu, c’est une vision tristement cocasse qui se narre avec l’argent qui file sous les doigts pour s’en revenir à la case départ de ce brave banc pour unique ancrage de vie et de repère. Un film d’après le succès radiophonique de Raymond Souplex qui s’était inspiré de souvenirs d’enfant d’un clochard de ses connaissances.

Une description un peu idyllique de solidarité d’un pauvre nouveau riche avant que le « naturel » revienne le remettre à sa « place ». Une vision du monde version Souplex pour un spectacle qui aujourd’hui passerait difficilement sans polémiques sur le sort des « bas de l’échelle ». De même ce « gag » raciste sur l’enfant métisse friserait la hure d’associations. Cependant, il est le reflet d’une société française des années cinquante sur des codes d’avant guerre où Souplex et Sourza se sont accommodés de l’occupation nazie. Une comédie qui reste bon enfant avec ses bons sentiments particuliers qui devient images d’archives d’un autre monde, avec ce Paris, ses habitants et son esprit d’alors. Les quais de Seine et Notre Dame, les caves viticoles de Bercy, et la jetée et la place du casino de Cabourg semblent presque immuables à quelques détails près.

Avec Raymond Souplex, Jane Sourza et Julien Carette, Nicole Besnard, Max Elloy et Paul Azaïs, Léonce Corne,  Guy Derlan, Alain Bouvette, Jean Clarieux, Paul Demange, Catherine Gay, Noëlle Audier, Robert Balpo et Odette Barencey.

Le film Sur le banc, distribué par Gaumont, est disponible en DVD dans les meilleurs bacs depuis le 26 février 2020.

2 étoiles

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 09:00

Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir fait découvrir ce film épouvante thriller dramatique réalisé en 1976 par Dan Curtis, d’après le roman de Robert Marasco, pour une montée en puissance dans l'horreur et l'angoisse vampirique.

La famille Rolf, Ben sa femme Marian, leur jeune fils David  et la tante Elizabeth, emménage pour les vacances dans une immense demeure victorienne, dont les propriétaires Arnold et Roz n’exigent aucun loyer. Ils leur imposent uniquement de s’occuper de leur vieille mère Madame Allardyce, une femme mystérieuse qui ne quitte jamais sa chambre située sous les combles. Très vite, des événements étranges surviennent dans la demeure. Ben est régulièrement hanté par un cauchemar relatif à un traumatisme d'enfance, David frôle la mort à plusieurs reprises, et la santé d'Elizabeth se dégrade subitement ; de son côté, Marian semble changer de personnalité, et passe des heures dans les combles à contempler la vaste collection de photos de madame Allardyce.

Même si on se doute de ce qui va advenir dans ce récit, l’ambiance qui se met en place nous prend rapidement à la gorge et aux tripes. Ainsi, cette bonne affaire de passer deux mois de vacances à moindre coût en échange de rendre le modeste service d’apporter le repas à cette vieille dame, prend une tournure étrange avec ces photos de tous les âges, et des phénomènes qui commencent à mettre cette famille en danger sans savoir par qui, pourquoi et comment. S’installe alors une atmosphère inquiétante, des révélations et des découvertes que les interprètes savent nous manipuler pour nous enfoncer vers une fin… à découvrir. Je me suis bien amusé à me prendre au jeu, certes classique dans le fond et la forme mais plus sûrement efficace que nombre de films du genre doté d’effets spéciaux moins convaincants, quand ce vampirisme nous hypnose avec frissons garantis.

Avec l’excellente Karen Black (Gatsby le magnifique), Oliver Reed (Gladiator) et Bette Davis (Chut, chut, chère Charlotte), Burgess Meredith (L'odyssée du Hindenburg), Eileen Heckart, les jeunes Lee Montgomery et Todd Turquand, Dub Taylor, Joseph Riley et Orin Cannon, Jim Myers et Anthony James.

Le film Trauma, distribué par Rimini Editions, est disponible en Blu-ray Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret dans les meilleurs bacs depuis le 8 novembre 2019. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français, et en audio français. Dans les suppléments, des entretiens avec William F. Nolan, Anthony James et Lee Montgomery.

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 08:53

Une très sympathique comédie romantique douce amère musicale réalisée par Jesse Peretz, pour une adaptation du roman de Nick Hornby, nous entraîne dans une intrigue relation entre .

Dans sa ville natale de Sandcliff, en Angleterre, Annie Platt coincée entre son emploi de conservatrice dans un musée local avec sa sœur Ros, une cavaleuse de filles déjantée, et de sa relation pesante avec Duncan Thomson, un professeur d'université obsédé par Tucker Crowe, un musicien américain entendu pour la dernière fois en 1993, rêve d’une autre vie. Quand un album intitulé Juliet, naked arrive par la poste, contenant des démos acoustiques de l'album Juliet de ce Crowe. Annie a le malheur de l’écouter en premier qui met Duncan hors de lui et se disputent sur sa qualité. Annie écrit une critique négative sur le site de fans de Duncan dédié à Crowe. Le chanteur réagit auprès d’Annie, en la remerciant pour son honnêteté, et ils établissent une correspondance. L’artiste lui révèle ses regrets d'être un père de cinq enfants avec quatre mères différentes dont il ne s’est jamais occupé ni même les connaitre tous à l’exception de son petit dernier Jackson. Annie avoue sa déception de ne pas avoir d'enfants. Tucker la contacte alors de Londres où il vient assister à l’accouchement de sa fille. L’occasion de se rencontrer.

Une jolie romance, classique mais doucereuse qui se laisse vivre avec une bande musicale qui s’y prête bien, qui joue avec humour et subtilité les liens qui se lient entre deux constats amers de vies ratés. Annie avec un connard fini égocentrique, Tucker, un connard qui a gâché la vie des ses compagnes et de ses enfants, mais l’un et l’autre se révèlent leurs failles avec le désir de changer de vie, de tout remettre en question et de renaître. C’est joliment écrit, agréablement réalisé, et magistralement interprété, pour nous donner un goût acidulé dans la bouche et dans le cœur. J’ai beaucoup aimé cette vision qui ne juge ni ne condamne, juste révèle à la lumière les disfonctionnements et incompatibilités de couple Annie vs Ducan, et les attirances et

Avec Rose Byrne (Insidious : la dernière clé), Ethan Hawke (Les 7 mercenaires) et Chris O'Dowd (Miss Peregrine et les enfants particuliers), le jeune Azhy Robertson (Marriage story) et Lily Brazier, Ayoola Smart, Denise Gough, Eleanor Matsuura et Megan Dodds, Ko Iwagami, Lily Newmark, Phil Davis, Daniel Shaw et Enzo Cilenti.

3 étoiles

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 21:24

Film très émouvant réalisé par Taika Waititi, en 2019 dans l’adaptation du roman Le ciel en cage -Caging skies- de Christine Leunens, pour une belle évocation du conditionnement de la jeunesse allemande par les nazis.

Allemagne, 1945, durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, Johannes « Jojo » Betzler, âgé de 10 ans, est maltraité par ses camarades alors qu'il participe à un camp des jeunesses hitlériennes, les Deutsches jungvolk. Incapable de tuer un lapin, il est traité de lâche et surnommé Jojo Rabbit. Il se console avec son ami imaginaire, Adolf Hitler. Amoureux de la Nation et grand partisan du Führer, il voit sa vie remise en cause lorsqu'il découvre que sa mère, Rosie, membre de la résistance anti-nazie, cache dans le grenier de leur maison une jeune fille juive nommée Elsa Korr. Conditionné par un antisémitisme primaire, comme elle est apeurée par la violence nazie, ils  apprennent à se connaitre.

Un très beau film tout en humour décalé, en musique anachronique et en beaucoup d’émotion, ce film subtile et sensible aborde des thématiques longtemps oubliées et cachées. Ainsi la résistance allemande contre le régime nazi, ainsi ce conditionnement d’un peuple par la propagande et par la peur notamment des enfants qui n’ont connus que le nazisme, et par les crimes de guerre des américains sur les prisonniers de guerre comme des civils, au même titre que leurs ennemis. Je sais bien que c’est un film américain, mais au moins aurait-il été judicieux de mettre Kaninchen en allemand que rabbit. Reste qu'il est fort émovant et judicieux.

Avec les jeunes et excellents Roman Griffin Davis et Thomasin McKenzie (Le hobbit : la bataille des cinq armées), Scarlett Johansson (Marriage story), Taika Waititi (Vampire en toute intimité) et Sam Rockwell (3 billboards, les panneaux de la vengeance), Rebel Wilson, Stephen Merchant, Alfie Allen, Archie Yates, Luke Brandon Field, Sam Haygarth, Stanislav Callas, Joe Weintraub, Brian Caspe, Gabriel Andrews, Billy Rayner et Christian Howlings.

3 étoiles

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 09:45

Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir cette comédie réalisée en 1936 par Sacha Guitry (Ils étaient neuf célibataires), d'après sa pièce de théâtre pour une leçon de morale à sa façon.

Un architecte, abandonné par son épouse, se consacre à l’éducation sentimentale de son fils, Maurice. Il tente de lui inculquer son égoïsme matérialiste. Les années passent, après plusieurs liaisons, Maurice s’éprend d’une jeune ouvrière, qu’il n’ose épouser car il craint d’être trahi par elle comme son père le fut par sa mère.

Peu après une conversation entre Charles Bellanger, trente ans, et son père Adolphe à propos de la vie, du bonheur, le mensonge et les femmes, sa femme Germaine le quitte pour un autre homme. Charles décide de prendre charge l’éducation de son fils Maurice, âgé de onze ans. Vingt ans plus tard, Charles décide de se retirer professionnellement pour pouvoir vivre à sa guise. Maurice cependant est tombé amoureux de Loulou qui demande conseils à Charles sur sa relation avec Maurice. Charles se rend compte grâce à elle qu'il a induit chez son fils une trop grande méfiance vis-à-vis des femmes. Quand Germaine revient au bercail, après le décès de son compagnon et sans le sous.

Avec Sacha Guitry, on s’attend toujours à une misogynie tellement outrancier qu’on ne sait plus s’il était sincère ou se moquait des phallocrates et de lui-même que s’en est à cette heure ridiculement comique. Il l’était en effet dans sa vie, homme à femmes, toujours plus jeunes en vieillissant, les quittant sans vergogne à l’instar de sa comédie. Cependant, bien la femme est idiote (Loulou impeccable de faire un appel téléphonique), adultère et veule Germaine telle la « Pomponnette salope » de Marcel Pagnol dans La femme du boulanger), la morale magnanime de l’homme condescendant frise l’hypocrisie intersidérale. Film choquant aujourd’hui sur le regard de la femme méprisée et ridiculisée, reflète cependant une époque pas encore si révolue que cela hélas. Avec le recul, je me suis beaucoup amusé à ces déclamations d’un autre monde archaïque s’une vision qui subsiste encore à combattre pour un véritable respect des uns et des autres, tant cette comédie prend des allures pamphlétaires inouï qui donne à réfléchir avec humour.

Avec Sacha Guitry et Paul Bernard, la belle Jacqueline Delubac et Betty Daussmond, Robert Seller, Pauline Carton et Marcel Lévesque, Gaston Dubosc, et le jeune Serge Grave.

Le film Mon père avait raison, distribué par Gaumont, est disponible en DVD dans les meilleurs bacs depuis le 26 février 2020.

2 étoiles

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18 mars 2020 3 18 /03 /mars /2020 08:31

Excellent et effrayant film d’investigation sur une pollution chimique par une entreprise coupable et meurtrière qui a infectée 99,9% de la population mondiale par sa molécule, et qui continue de polluer, et qui continuer d’infecter le monde, et continue de gagner des milliards de dollars encore et plus que jamais.

Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie.

A l’heure où nous sommes en confinement face à une pandémie virale majeur, ce film pend une raisonnance soudaine sur le monde dans lequel nous vivons. Un monde de plus en plus petit de part la surpopulation de part les trajets courts pour se rendre en masse à l’autre bout de notre planète et que le moindre battement d’aile d’un papillon, selon l’adage consacré, se transforme en tsunami. Un virus dans un marché en Chine et c’est la planète entière en danger de mort. Une déforestation au Brésil, et c’est notre poumon qui manque d’oxygène. Une pollution aux États-Unis et c’est tous les êtres humains désormais impactés dans nos gènes à tout jamais aux répercutions insoupçonnées. 

Et aucune condamnation de prison pour empoisonnement volontaire et meurtres au premier degré, un véritable crime contre l’humanité, qui s’en est tiré comme toute bonne société capitaliste juste par un déversement d’argents sur les victimes pour qu’ils la ferme et meurent en silence, et la continuité de la pollution et de l’empoisonnement avec ce Téflon dans nos poêles. Et ce n’est pas la seule pollution qui dérègle nos vies et détruit notre seul lieu d’existence dans l’univers. Nous n’avons pas d’autre planète de rechange ou de replis. Ce qui est détruit ne reviendra pas. Et combien de millions d’autres entreprises continuent de polluer et de détruire notre maison Terre ?

Téflon est toujours en vente dans le monde. Téflon continue de polluer et d’empoisonner, car le poison est toujours présent dans notre quotidien et toujours pas interdit de vente et d’utilisation. Ce sera seulement le cas en Suisse en 2021.

Et pendant ce temps là, DuPont de Nemours continu de polluer et d’empoisonner avec un chiffre d’affaire toujours aussi florissant. Qu’attendent nos politiques ? Rien, ils ont les lobbies au pouvoir. Téfal renonce depuis peu au Téflon avec de l’aluminium recyclé. C’est un pas, Est-ce mieux ? Quand est-il en 2020 en France du Téflon dans notre vie quotidienne ? Seront nous encore là en 2021 ? Et pour faire quoi ?

3 étoiles

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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 09:38

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir cette comédie dramatique réalisée en 1975 par André Téchiné, dans une autobiographie personnelle du réalisateur.

Une petite ville du Sud-Ouest, dans les années 1930. Les Pedret, famille de notables à la tête de l’usine locale, marient leur fils cadet Prosper à Régina, une jeune femme de son rang. Bientôt c’est au tour de son frère Hector d’officialiser sa relation avec Berthe, la blanchisseuse du coin. La jeune femme entre alors dans la famille et deviendra au fil du temps la véritable chef du clan grâce à son autorité et son charisme.

Un récit nostalgique qui relate l’atmosphère familiale de la petite bourgeoisie de province du réalisateur avec le tissu social de l’entreprise et des relations intergénérationnelles. Ainsi, le mariage entre le fils du patron et une salariée fait débat dans une ambiance ouatée au relent délétère. Un beau film limite documentaire, qui aborde en filigrane le monde de l’entreprise paternaliste comme on n’en voit plus aujourd’hui issu de la mondialisation et des rapports neutres plus détachés. Une réalisation comme Téchiné aime raconter ses intrigues avec un regard attentif aux moindres détails et un recul sur les événements désuets. Une belle distribution qui nous envoûte avec bienveillance.

Avec Jeanne Moreau (Le train), Michel Auclair (Les guichets du Louvre) et Marie-France Pisier (Il reste du jambon ?), Claude Mann, Orane Demazis, Aram Stephan et Hélène Surgère, Julien Guiomar, Michèle Moretti et Pierre Baillot, Marc Chapiteau, Françoise Lebrun et Jean Rougeul, Alan Scott, Zilouca, Caroline Cartier et Frédérique Bredin, Pierre Gautard, Jean-Claude Delsol et Louis Bihi.

Le film Souvenirs d'en France, distribué par Carlotta, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 11 mars 2020 en DVD et Blu-ray nouvelle restauration 4K. Il est proposé en version originale sous-titrée français. Dans les suppléments, Fantaisie et maîtrise, un entretien avec le réalisateur André Téchiné mené par Jean-Marc Lalanne, rédacteur en chef des Inrockuptibles.

2 étoiles

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